jeudi 23 juillet 2009

Olala








En ce moment au CFA, à Berlin, Les derniers travaux de Daniel Richter

dimanche 12 juillet 2009

dimanche 5 juillet 2009

le masque du désir de pouvoir et des passions tristes

Bruegel l’Ancien (1525-30/1569), Bataille entre Carnaval et Carême

Jean Claude Michéa est un penseur contemporain dont la réflexion s'articule principalement autour d'une critique virulente du libéralisme, aussi bien idéologique qu'économique, celle-ci reposant sur une vision du socialisme inspirée par des théoriciens tels que Georges Orwell ou encore Christopher Lasch.
Fils d'Abel Michéa, célèbre résistant et militant communiste, il découvre la philosophie par la lecture du matérialisme et empiriocriticisme de Lénine puis se consacre tout naturellement, au vu de son milieu social et familial, à l'étude de l'œuvre de Karl Marx. S'il ne se définit plus aujourd'hui comme marxiste au sens strict du terme (de par son opposition à l'économicisme du philosophe allemand), il n'en demeure pas moins un adversaire résolu de la logique capitaliste et de l'idéologie de la marchandise. Sa critique s'appuie notamment sur le principe Orwellien de common decency ainsi que sur les théories liées à la notion d'échange non monétarisé telles qu'elles ont été formulées par le sociologue Marcel Mauss. En effet, contre le postulat libéral selon lequel les comportements sociaux seraient déterminés par la confrontation et la mise en concurrence des égoïsmes propres à chacun, il affirme qu'une organisation sociale plus juste et plus égalitaire peut voir le jour en prenant pour base la théorie du don-contre don, celle-ci permettant une revalorisation des liens sociaux indispensables au bon déroulement de toute vie en communauté et une sortie hors de la soumission à la violence de la machine capitaliste.
Il fustige également une certaine gauche et extrême gauche convertie aux valeurs économiques ou politiques du libéralisme et faisant, selon lui, le lit de la droite des affaires, soit en proposant une fausse alternative à celle-ci, soit en légitimant implicitement certains postulats idéologiques typiquement libéraux qui sous tendent une vision du monde individualiste et économiciste.
Si vous désirez approfondir le sujet vous trouverez içi une interview du philosophe par Élisabeth Levy qui, quoiqu'un peu datée (2007), est intéressante à plus d'un titre.
Je vous conseille également vivement la lecture de cet ouvrage, publié aux éditions flammarion champs essais, dans lequel vous pourrez découvrir un certain nombre de textes ou interviews publiés dans diverses revues alternatives anarchistes complétés par deux articles inédits qui donnent un aperçu très complet de la philosophie politique iconoclaste et sans concession de Jean Claude Michéa.


Jean Claude Michéa présente son livre L'empire du moindre mal lors de l'inauguration 2007/2008 de l'Université Populaire Montpellier Méditérranée