mardi 9 juin 2009

L'Europe face au défi industriel


Bernard Stiegler, philosophe et président de l'association Ars Industrialis, compte parmi les penseurs hexagonaux de premier plan. Suite à des études à L'EHESS sous la direction de Jacques Derrida, il devient successivement directeur de recherche au Collège international de philosophie, professeur et directeur de l'unité de recherche « Connaissances, organisations et systèmes techniques » à l'Université de technologie de Compiègne , directeur général adjoint de l'INA, puis directeur de l'IRCAM jusqu'en fin 2005. Il occupe actuellement le poste de directeur du développement du secteur culturel au centre Georges Pompidou et de professeur à l'Université de Technologie de Compiègne.
Après un passage au parti communiste et au sein de diverses mouvances de la gauche contestataire, son questionnement concernant une nouvelle approche de la question industrielle dans les sociétés modernes le pousse à envisager le problème du système capitaliste comme devant être résolu non pas par son abolition mais par un ressaisissement de celui-ci.
Il s'agit donc moins de venir à bout de l'économie de marché et de libre concurrence que de faire en sorte que celle-ci récupère son "esprit" au sein d'une appréhension rénovée des régimes industriels.
Parallèlement, il développe une critique frontale de la société de consommation, notamment au travers de la mise en accusation de son instrumentalisation de la libido, ainsi que de ce qu'il nomme la "télécratie"celle-ci favorisant, selon lui, le populisme politique en nivelant le débat public par le bas.
Observons que celui-ci a passé cinq années de sa vie en prison, entre 1978 et 1983, pour attaques à main armée. Il affirme d'ailleurs à ce propos que c'est derrière les barreaux qu'émergea son gout pour la philosophie.
Alors, si comme moi vous êtes sensible aux "philosophes voyoux" je pense que les deux vidéos suivantes devraient vous intéresser.
Au cours de cette interview Bernard Stiegler nous fait part de sa vision de l'Europe ainsi que de la manière dont celle-ci devrait être pensée dans un contexte de continentalisation et d'émergence de nouveaux paradigmes de volonté de puissance à l'échelle mondiale.


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